Groupe Vallourec - présentation

Le Groupe Vallourec est un fabricant international de tubes en acier sans soudures et de solutions tubulaires spécifiques destinés principalement aux marchés de l’énergie (pétrole et gaz, énergie électrique), mais aussi au secteur de l’industrie.

Sylvie Pruvost, référente risque chimique du Groupe, est en charge, au sein de la direction environnement, de la coordination des actions Environnement et Santé sur les différents sites de production. Elle a accepté de nous faire partager son expérience de gestionnaire du risque chimique face aux problématiques de santé et de sécurité au travail dans le secteur de la métallurgie, aussi bien au niveau national qu’international.

 

– Bonjour Sylvie Pruvost, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre travail au sein du Groupe Vallourec ?

Mon parcours, je vais essayer de le résumer, parce que ça fait quand même plus de 27 ans que je travaille chez Vallourec. Chimiste de formation, j’ai débuté dans cette société au laboratoire R&D en tant que corrosioniste pendant 8 ans. Par la suite je me suis orientée vers le management de la qualité. J’ai œuvré à la mise en place de systèmes qualité, puis j’ai continué sur la mise en place des systèmes de management de la sécurité, et enfin de l’environnement. En 2008, Vallourec cherchait un référent REACH pour le groupe, mes compétences HSE et Chimie m’ont permis d’être retenue pour ce poste. Le cœur de métier de Vallourec n’étant pas la Chimie, REACH nous a fait prendre conscience de l’importance de maîtriser le risque chimique. Nous avons lancé notre programme CHEMSAFE afin d’améliorer notre gestion des produits chimiques, unifier les méthodes d’évaluations de risque et de management en déployant une méthodologie unique pour tous les sites. Depuis, mes missions se sont intensifiées. En plus d’être devenue “experte du Groupe” sur ces problématiques “risques chimiques” je m’occupe aussi de la “gestion des déchets” dans une philosophie d’économie circulaire, des problématiques de “pollution atmosphérique”, sujets toujours en lien avec les substances chimiques.

 

– Est-ce que votre fonction de gestionnaire du risque chimique a un impact sur la R&D ? 

Oui j’interviens beaucoup avec la R&D, dans de nombreux projets de développement de nouveaux traitements de surface par exemple. Chez Vallourec, la  R&D occupe une place importante. Lors du développement, de l’amélioration ou de l’optimisation des procédés, il est important de s’assurer que les développements seront pérennes. J’interviens donc pour valider les changements de produit ou les utilisations des nouveaux. Ceci dans le but d’éviter de dépenser de l’argent en recherche sur des produits qui sont dangereux, ou qui sont supposés être dangereux ou qui seront interdits à moyen terme.  J’interviens donc aussi lors des investissements, afin que le risque chimique soit bien pris en compte et bien géré, et que les utilisations respectent les règles HSE .

 

– Comment le risque chimique est-il appréhendé dans sa globalité chez Vallourec ?

Nous appréhendons le risque chimique à 2 niveaux :

  • En amont : avant de lancer un projet ou un process afin d’éviter au maximum l’utilisation des produits extrêmement dangereux et de prévoir dès la conception, la mise en place des moyens de protection collective autant que possible.
  • Et en aval : à partir des existants, il faut gérer le quotidien et mettre en place les éléments de sécurité, s’assurer de la conformité réglementaire des installations, contribuer à l’augmentation des connaissances sur les produits, sur les process. Il faut être très vigilant surtout aux changements de réglementation.

Une des devises de Vallourec est “Safety First”, la sécurité passe toujours en premier. Nous avons une culture dans le Groupe qui est très développée dans ce domaine. Il est toujours préférable de dépenser de l’argent pour faire de la prévention que faire du curatif. C’est pour ça que dans mes missions, je travaille beaucoup avec la R&D en amont. D’ailleurs notre politique Sécurité Santé intègre le risque chimique. Un des objectifs du programme Chemsafe, est de supprimer tous les produits CMR (Cancérogène, Mutagène, Reprotoxique) qui sont substituables. Nous avons  plusieurs programmes de substitution en lien avec nos fournisseurs de produits chimiques, l’objectif étant de supprimer le danger donc de changer le produit. Minimiser les risques, faire de la prévention, c’est notre politique. Bien sur, il y a également tout ce qui est contrôle des expositions, développement des systèmes en vase clos afin de minimiser le risque.

 

– Pour la gestion du risque chimique sur l’ensemble des sites du Groupe Vallourec, vous avez adopté en 2016 le logiciel Quarks Safety. Par rapport à avant, est ce qu’il y eu des changements dans votre management pour prévenir les risques ?

Avec Quarks Safety, les changements sont clairs. Nous avions un système relativement rigide, et maintenant avec Quarks Safety, c’est très fluide, très facile d’utilisation et surtout très intuitif donc très facilement adopté par les usines. C’est un outil qui répond à beaucoup d’attentes.

Par exemple, son  accessibilité en ligne le rend très facile d’accès au niveau des postes de travail en usine. Comme dans beaucoup de Groupes industriels, les systèmes informatiques sont très sécurisés. Nous devons avoir  l’appui du département informatique. Quarks Safety, avec une accessibilité via le Web, nous permet de donner accès aux pompiers, à la médecine du travail, ce qui est  utile. Ça évite aussi tous les classeurs de FDS qui ne sont jamais à jour ou non accessibles à tous.

 

– Justement par rapport aux FDS, élément primordial dans la gestion du risque chimique, à quel type de problématique étiez-vous confrontée ?

Avoir des FDS à jour pour tous nos produits relevait souvent de la mission impossible. Entre les mises à jour, les évolutions de la réglementation, les modifications de produits ou de fournisseurs, il était toujours difficile d’avoir une gestion des FDS très rigoureuse. De plus, ces opérations de mise à jour via des tableaux excel et des classeurs n’étaient pas parmi les tâches les plus motivantes. Au final, les documents n’étaient pas à jour ou même totalement absents. Via des procédures d’entrée strictes, nous avons essayé de rigidifier notre système avec l’aide des services Achats, HSE et médecine du travail. Mais le nombre de données étant important, nous avions besoin d’un système robuste pour nous aider et éviter des allers-retours inutiles par manque d’information et surtout pour gagner du temps entre la demande d’entré d’un nouveau produit et la validation finale par le service HSE.

Le système en ligne de Quarks Safety, n’est pas seulement une base de données de FDS. Il est pratique, rapide et permet de diffuser une grande quantité d’information vers toutes les personnes concernées.  De plus, sa convivialité et sa facilité d’accès font de lui un outil très intuitif qui a été adopté très vite par le personnel des sites dans tous les pays. L’extraction des données en automatique, les liens vers les législations, et le multi-langages en font un outil vraiment à la pointe qui nous aide énormément dans notre gestion du risque chimique. C’est formidable !

 

– Le Groupe Vallourec mène une politique volontariste en matière de développement durable. En quoi la plateforme Quarks Safety participe à la pleine réalisation de cette politique ?

“Safety First”, la sécurité avant tout ! Le personnel vient au travail pour gagner sa vie, pas pour la perdre. La gestion du risque chimique fait donc partie de notre politique Santé-Sécurité, c’est pourquoi la plateforme Quarks Safety nous aide beaucoup. Le fait de savoir quel produit est utilisé, dans quelles conditions, comment se protéger, nous permet de mettre en place des protections adaptées. En amont, l’analyse détaillée des FDS en lien avec la réglementation nous permet de sélectionner ou non des produits en vue des futurs développements. Cela nous permet donc d’anticiper les moyens de protection à prévoir, les budgets nécessaires et donc de réduire les risques au maximum. Grâce aux alertes, Quarks Safety nous permet également d’être proactif et engager des recherches de substitution avec nos fournisseurs.

Par exemple nous travaillons beaucoup sur la substitution de nickels, parce que nous savons qu’ils sont très dangereux et que la meilleure protection est la substitution. Ce nouveau logiciel nous aide à y voir plus clair dans une réglementation complexe et volumineuse, et nous aide à anticiper les futurs problèmes en ayant une vision en temps réel associée à des procédures globales à l’échelle du groupe pour tout ce qui concerne le risque chimique.